Le piège du vert
kouadio marie
| 02-09-2025

· Équipe scientifique
Quand on reçoit un colis en ligne joliment emballé, avec l’étiquette « écologique » ou « durable », on se sent bien — comme si on faisait quelque chose de juste pour la planète.
Mais voilà l’ironie : tout emballage vert n’est pas vraiment vert. En réalité, certains sont même plus polluants que les emballages classiques. Tu n’as jamais ouvert un petit produit, comme un rouge à lèvres ou une coque de téléphone, pour le trouver noyé sous des couches de carton, de papier déchiqueté ou dans une boîte imprimée chic ? C’est exactement de ça qu’on parle.
Vert à l'air, pas vert en vrai
De nombreuses entreprises veulent donner une image écologique, alors elles utilisent des couleurs naturelles, des symboles de recyclage ou des mentions du type « 100 % recyclable » sur leurs emballages. Cela semble responsable, mais en pratique, cela peut impliquer davantage de matériaux, plus d’énergie pour la production et plus d’espace en transport. Et ce volume supplémentaire signifie plus de camions, plus de carburant, plus de pollution.
Alors même qu’on croit agir pour la planète, on participe en fait à un gaspillage déguisé.
Plus d'emballage ≠ plus de soin
Certaines marques emballent leurs produits comme s’il s’agissait de trésors rares — double boîte, papier de soie, coins en mousse, parfois même un petit sac en tissu — juste pour créer une impression de luxe. Mais la plupart de ces éléments finissent directement à la poubelle. C’est agréable une seconde, mais à long terme, cela alourdit simplement la pression sur les décharges.
Posons-nous la question : est-ce vraiment nécessaire ? Ou n’est-ce qu’une stratégie marketing ?
Le biodégradable, c'est toujours mieux ?
Tu as probablement vu des emballages en plastique « biodégradable » ou « compostable ». Cela semble idéal, mais il y a un hic : beaucoup de ces matériaux nécessitent des conditions spécifiques — comme des installations industrielles de compostage — pour se dégrader réellement. Si on les jette dans la poubelle classique, ils risquent de polluer tout autant que le plastique ordinaire.
Sauf si on sait exactement comment les jeter, ces matériaux ne sont peut-être pas aussi inoffensifs qu’ils en ont l’air.
Le papier non plus n'est pas parfait
On a vite fait de penser que remplacer le plastique par du papier est la solution. Mais la production d’emballages en papier consomme beaucoup d’eau, d’arbres et d’énergie. Et les boîtes en carton épais sont souvent plus lourdes que celles en plastique, ce qui augmente les émissions liées au transport.
On ne dit pas que le papier est mauvais — mais il faut l’utiliser intelligemment, sans en abuser juste pour coller à une étiquette écolo.
Moins d'emballage, c'est meilleur
Le meilleur emballage écologique ? Moins d’emballage. De plus en plus de marques adoptent des solutions minimalistes : sacs réutilisables, pochettes plates, ou emballages qui se transforment en enveloppes de retour. Certaines permettent même de choisir un « emballage minimal » à la commande.
En tant que consommateurs, nous pouvons encourager ces initiatives en soutenant les marques qui privilégient la planète plutôt que l’apparence.
Et nous, qu'est-ce qu'on peut faire ?
On ne peut pas tout contrôler, mais on peut faire de meilleurs choix. Voici quelques pistes :
• Privilégier les enseignes ayant une politique d’emballage durable.
• Réutiliser les boîtes et sacs autant que possible.
• Regrouper les commandes pour réduire le nombre d’expéditions.
• Donner son avis quand l’emballage semble excessif.
Déballons la vérité
La prochaine fois que tu ouvres un colis « vert », prends une seconde pour réfléchir : cet emballage était-il vraiment écologique, ou simplement *éco-simulé* ?
Nous aimerions beaucoup t’entendre, Lykkers. As-tu déjà reçu un petit objet dans une énorme boîte ? Ou vu un emballage qui avait l’air écolo mais qui sentait le faux ? Partage tes expériences, et aidons-nous à acheter plus malin — et vraiment plus vert.